Accompagner les abeilles
Patience, observation et réactivité
Faire le tour du rucher, sonder l'ambiance, prendre du plaisir. Observer les planches d'envol, écouter les abeilles, l'oreille collée à la ruche. Savoir dicerner le bruissement doux ou au contraire le bruit de l'essaim orphelin de sa reine. En Limousin c'est difficile de visiter la ruche avant le mois d'Avril, les printemps pluvieux et frais sont courants. Attendre , mais aussi être prêt le moment venu, en juin si la météo est favorable. Le retour du soleil change la pluie en miel. Le nectar entre à flot, c'est la grande miellée limousine. Au 20 Juillet tout est fini ou presque, encore des bruyères et du sarrasin.
Respect de l'insecte
Sans brusquerie, annoncer sa présence, enfumer. Les abeilles se mettent en bruissement, se laissent manipuler. Tapoter le tronc ou la ruche pour faire monter la reine ou les nourrices, un jour de grand soleil, au zénith.
Faire vibrer doucement le rayon pour guider les abeilles vers leur intérieur, le cœur chaud de l'essaim. Eviter ce qu'elles n'aiment pas : les frottements, les chocs, les visites à répétition qui refroidissent leur nid. Facile à dire mais pas toujours facile à faire.
.
Coller aux cycles naturels
Les interventions de l'apiculteur doivent respecter le cycle de la nature, en particulier la hausse des températures et les floraisons qui stimulent la ponte. Apiculteur et jardinier, même combat ! En Mars le couvain commence à s'étendre. De mi-avril jusqu'au mois de juillet la population explose, 10 000, 20 000, 40 000 individus... En juin les butineuses sont les plus nombreuses. Les faux-bourdons circulent, ils guettent la sortie des reines vierges pour les féconder dans le ciel. C'est le temps des soleils d'artifice. Je propose de nouveaux cadres à construire, avec de simples amorces de leur propre cire. Après le solstice d'été la colonie est moins entreprenante, mais elle continue à « murir » le nectar, son taux d'humidité descend, il devient du miel. En Octobre la floraison du lierre est leur dernière opportunité pour rentrer du miel et du pollen, elles le transforment en pain d'abeille. Les réserves doivent être suffisantes pour l'hivernage.
Le couvain au centre, une « banane » de miel tout en haut et une bordure de pain d'abeille (pollen fermenté) entre les deux.